Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 9.djvu/332

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tait ardemment d’approfondir de quel côté était la justice, fit partir pour Canton, en qualité de ses commissaires, le tsong-tou des provinces de Ché-kiang et de Fo-kien, et le tsong-tou de Kiang-nan et de Kiang-si. À leur arrivée, ils se rendirent au palais qu’on leur avait préparé, sans faire et sans recevoir aucune visite ; ils refusèrent même les honneurs ordinaires, et, dans la crainte qu’on ne les soupçonnât de s’être laissé gagner par les présens, ils n’eurent de communication avec les mandarins de la ville que pour les citer l’un après l’autre, et pour en tirer des informations. En un mot, ils se tinrent renfermés dans l’hôtel-de-ville, jusqu’à ce qu’ayant cité le vice-roi et le contrôleur-général, ils commencèrent le procès par divers interrogatoires qu’ils leur firent subir comme à des criminels du commun. Le vice-roi fut obligé, pendant toute la durée des procédures, de quitter son palais et de se tenir constamment à la porte de la salle des audiences. Toutes les boutiques de la ville furent fermées, et le peuple par ses députés présenta aux commissaires ses accusations contre le ontrôleur-général, qui furent reçues comme celles des mandarins contre le vice-roi. Les informations achevées , les commissaires les envoyèrent à Pékin par un courrier extraordinaire, après quoi ils reçurent les visites de tous les mandarins, à l’exception du contrôleur-général, qui apparemment fut condamné.

5o. Quoique les inspecteurs des provinces