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rabaissés, s’ils le sont en effet), donnent avis, ordonnent, etc. » Ainsi le public est informé des punitions ou des récompenses qu’un mandarin a méritées. S’il est élevé de trois degrés, il a l’espérance d’obtenir un gouvernement supérieur : au contraire, s’il est rabaissé de dix degrés, il est exposé au danger de perdre son emploi.

4o. De temps en temps l’empereur envoie secrètement dans les provinces des co-laos, c’est-à-dire des inspecteurs ou des visiteurs qui, passant de ville en ville, se glissent dans les tribunaux pendant l’audience du mandarin, ou qui, par les informations qu’ils tirent du peuple, s’éclaircissent adroitement de l’administration. Si le visiteur découvre, par ces moyens, quelque désordre, il fait voir aussitôt les marques de sa dignité et se déclare l’envoyé de l’empereur. Comme son autorité est absolue, il poursuit aussitôt le coupable et le punit avec rigueur ; mais si la faute n’est pas grave, il envoie ses informations à la cour, qui décide du parti qu’il doit prendre.

L’empereur ayant nommé des commissaires de cette espèce pour examiner certaines accusations que le vice-roi de la province de Quang-tong et le contrôleur-général du sel avaient envoyées à Pékin l’un contre l’autre, le peuple de la province, qui souffrait de la rareté du sel, prit parti pour le vice-roi, tandis que la plupart des mandarins-généraux se déclarèrent pour son adversaire. L’empereur, qui souhai-