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particulier, puis avec les quatre mandarins ses assesseurs, l’envoie à la cour avec ses propres notes. Ainsi le premier tribunal parvient à connaître exactement tous les tribunaux de l’empire, et se trouve en état de les punir ou de les récompenser suivant leur mérite. On récompense un mandarin en l’élevant plus haut de quelques degrés, ou en lui accordant un meilleur poste. On les punit par des voies opposées.

Pendant deux mois que dure cet examen, le vice-roi ne voit personne, ne reçoit aucune visite, ni même aucune lettre de ceux qui sont dans sa dépendance, afin de se conserver la réputation de juge intègre, qui ne considère que le mérite.

Lorsque la liste accompagnée de notes arrive à Pékin, le tribunal suprême auquel elle est adressée, l’examine soigneusement ; il y marque les récompenses ou les châtimens que chaque mandarin lui paraît mériter, après quoi il se hâte de la renvoyer au vice-roi, qui dépouille de leurs emplois ceux dont le certificat contient le moindre reproche sur l’article du gouvernement, ou qui élève à d’autres postes ceux qu’il trouve honorés d’un éloge. Il les fait passer, par exemple, d’une ville du troisième rang à une ville du second ; d’autres ne sont qu’élevés ou rabaissés de quelques degrés, et ce changement est marqué à la tête de leurs ordres dans la forme suivante : « Les mandarins de cette ville, élevés de trois degrés (ou