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mais de leur demander quel est l’état des champs et des moissons. Une pluie favorable est une occasion de rendre visite au mandarin, et de le complimenter tous les ans au printemps. L’empereur ne manque pas, suivant l’ancien usage, de conduire solennellement une charrue, et d’ouvrir quelques sillons pour animer les laboureurs par son exemple. Les mandarins observent la même cérémonie dans chaque ville. Voici l’ordre qui s’y observe à Pékin. Le tribunal des mathématiques commence, sur les ordres qu’il reçoit, par fixer le jour le plus convenable ; ensuite le tribunal des rites avertit l’empereur, par un mémoire, des préparatifs établis pour la fête. 1o. L’empereur doit nommer douze seigneurs pour lui servir de cortége et labourer après lui. Ces seigneurs doivent être trois princes et neuf présidens des cours souveraines, ou leurs assesseurs, dans le cas de vieillesse ou de maladie. 2o. Comme le devoir de l’empereur, dans cette cérémonie, ne consiste pas seulement à labourer la terre pour exciter l’émulation par son exemple, mais qu’en qualité de premier pontife il est obligé d’offrir un sacrifice au Chang-ti pour obtenir l’abondance, il doit s’y préparer par trois jours de jeûne et de continence. Les princes et les mandarins nommés pour l’accompagner sont assujettis à la même obligation. 3o. La veille du jour marqué, sa majesté doit envoyer à la salle de ses ancêtres une députation de plusieurs seigneurs pour