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est obligé de donner avis de cette circonstance à la cour, qui lui accorde un poste du même rang dans une autre province. On apporte pour raison de ce règlement que le frère aîné, se trouvant l’officier supérieur, pourrait favoriser le plus jeune en fermant les yeux sur ses fautes ; ou que celui-ci, comptant sur l’autorité et la protection de son frère, remplirait peut-être ses fonctions avec moins d’attention et d’équité. D’un autre côté, il serait trop dur à un officier supérieur d’être obligé d’accuser son frère ; et l’unique moyen de prévenir cet inconvénient, est de ne jamais permettre qu’ils possèdent des emplois dépendans l’un de l’autre.

3o. De trois en trois ans on fait une revue générale de tous les mandarins de l’empire, dans laquelle on examine leurs bonnes et mauvaises qualités pour le gouvernement. Chaque mandarin supérieur examine la conduite de ses subalternes, depuis le temps des dernières informations, ou même depuis qu’ils ont pris possession de leur emploi. Il donne à chacun des notes qui contiennent des reproches ou des louanges.

Lorsque le mandarin d’une ville du second ordre a reçu les notes de tous les mandarins des villes du troisième rang, il y joint ses propres notes, ensuite il envoie la liste de tous les mandarins de son district aux mandarins généraux qui font leur résidence dans la capitale. Cette liste passe de leurs mains dans celles du vice-roi, qui, après l’avoir examinée en