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des rivières navigables il y a des mandarins chargés du soin des barques, soit impériales, soit marchandes, et que dans les capitales maritimes il y a un grand mandarin qui a l’inspection de toute la côte.

Les Chinois lettrés ne sont pas soumis aux magistrats communs : ils ont leurs propres magistrats, et dans chaque ville ils en ont un principal qui fait sa résidence dans le lieu où les étudians sont examinés, avec deux officiers subalternes.

Tous les officiers qui ont part à l’administration de l’empire ont entre eux une dépendance mutuelle. Le mandarin le moins considérable jouit d’une pleine étendue dans l’autorité de son district ; mais il dépend de plusieurs autres mandarins, qui, quoique plus puissans, ne laissent pas d’être soumis aux officiers-généraux de la province, comme ceux-ci le sont aux tribunaux de la ville impériale. Les présidens des cours suprêmes, qui sont redoutés des autres mandarins, tremblent eux-mêmes au nom de l’empereur, qui est la suprême source de l’autorité.

On observe un ordre constant dans la distribution des emplois entre les mandarins : tout particulier devient capable de posséder les emplois publics, lorsqu’il s’est élevé à deux ou trois degrés de littérature. Les noms des aspirans sont écrits sur les registres du premier tribunal suprême, qui se nomme lipou, et qui distribue les emplois vacans suivant le rang et le