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ne consiste néanmoins que dans des titres qui leur sont accordés par l’empereur, sans un rapport direct à leurs emplois ; car, quoique la dignité de leurs emplois soit mesurée ordinairement sur celle de leur ordre, cette règle n’est pas générale, parce qu’il arrive quelquefois que, pour récompenser un officier inférieur, l’empereur le crée mandarin du premier ou du second ordre. D’un autre côté, il arrive aussi que, pour punir une personne dont la charge appartient naturellement aux ordres supérieurs, il le dégrade à quelque ordre inférieur.

On peut prendre une idée de la manière dont les mandarins des neuf ordres sont employés à l’administration des affaires, par leur distribution dans le tribunal du conseil privé, qui se nomme nui-yuen, ou la cour intérieure, parce qu’il a son siége dans le palais impérial de Pékin. Ce tribunal, ou cette cour, est composé de trois classes de mandarins : la première comprend les co-laos, ou les ministres d’état, qui forment le premier ordre des mandarins, avec les premiers présidens des tribunaux suprêmes, et les principaux officiers de l’armée. Ce degré est le plus relevé auquel les lettrés puissent aspirer. Le nombre des co-laos n’est pas fixe ; il dépend de la volonté du monarque, qui les choisit à son gré dans les divers tribunaux de l’empire. Cependant il est rare qu’on en voie plus de cinq ou six à la fois, et l’un d’entre eux jouit ordinairement de quelque distinction