Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 9.djvu/317

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aux kouans le nom de mandarins ou de commandans, que toutes les autres nations de l’Europe ont adopté ; mais à celui de kouan les Chinois joignent le titre de lao-ia ou seigneur, pour marquer la noblesse de ceux qui obtiennent cet honneur.

Il y a neuf ordres de kouans ou de mandarins, si parfaitement subordonnés entre eux, que rien n’est comparable au respect et à la soumission des inférieurs pour ceux qui sont au-dessus d’eux. Avant de parvenir à quelqu’un de ces ordres, le candidat, suivant Magalhaens, doit avoir été troisième assistant d’un chi-hien, c’est-à-dire du gouverneur d’une ville du troisième rang : il porte alors le nom de tien-tsé, et n’est encore d’aucun ordre ; mais s’il se conduit bien pendant trois ans, le gouverneur de cette ville en rend témoignage, par un certificat, au gouverneur de la ville du premier rang dont il dépend. Celui-ci en informe le gouverneur de la capitale de la même province, qui communique ses informations aux deux grands tribunaux de sa ville. Le vice-roi les reçoit de ces deux tribunaux ; ensuite il écrit au grand tribunal de Pékin, qui donne le même avis au conseil d’état. Enfin l’empereur, informé par son conseil, crée le candidat mandarin de l’ordre huitième ou neuvième.

Chacun de ces neuf ordres est divisé en neuf degrés. On distingue ainsi un mandarin du premier rang ou du second degré, du premier, du second ou du troisième ordre. Cette distinction