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Tous les sujets de l’empire étaient obligés anciennement de porter le deuil pendant trois ans pour la mort d’un empereur ; mais, dans ces derniers temps, cet incommode usage a été réduit à peu de jours. Navarette, qui se trouvait à la Chine pendant le deuil du père de Khang-hi, rapporte qu’il ne dura pas plus de quatre ou cinq jours. C’est passer d’une extrémité à l’autre. Le deuil de nos rois se porte comme celui d’un père ; mais il faut observer qu’il n’y a qu’un petit nombre d’hommes obligés de le porter.

À la mort de l’impératrice, mère de Khang-hi, quatre jeunes filles, qui avaient servi cette princesse avec beaucoup d’affection, s’étaient déjà parées à la manière des Tartares pour se sacrifier elles-mêmes sur le corps de leur maîtresse ; mais l’empereur arrêta cette barbare pratique : il défendit aussi, pour l’avenir, un autre usage de la même nation, qui consiste à brûler, avec le corps des personnes de distinction, et dans le même bûcher, leurs richesses, et quelquefois même leurs domestiques.

Magalhaens nous apprend que le successeur d’un empereur ne voit jamais les femmes ni les concubines de son prédécesseur, et que ce respect est porté si loin, qu’il ne met pas même le pied dans leur appartement.

Aussitôt qu’un particulier est employé au service de l’empire, il est qualifié du titre de kouan, qui signifie préposé, ou celui qui est à la tête des autres. Les Portugais ont donné