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soixante-dix- sept ans, le nombre de ses descendans s’était tellement multiplié, que le revenu des plus éloignés ne pouvant suffire à leur entretien, plusieurs étaient réduits, pour vivre, à l’exercice de quelque métier. La première fois que Magalhaens entra dans l’empire, il en trouva un dans la capitale du Kiang-si, qui exerçait l’office de portefaix, et qui, pour se distinguer des gens du même ordre, portait sur le dos des crochets fort brillans et vernis de rouge. Sous la race précédente, il s’en trouvait un nombre infini qui étaient dispersés dans toutes les parties de l’empire, et qui, abusant des priviléges de leur naissance, commettaient des insolences et des extorsions continuelles ; mais ils furent extirpés jusqu’au dernier par les Tartares. Tous les parens de l’empereur qui règne aujourd’hui sont des personnages importans, qui font leur résidence à la cour ; mais si cette race dure long-temps, ils se multiplieront sans doute, et ne seront pas moins à charge que les précédens. Navarette dit que les palais des petits rois du sang royal sont couverts de tuiles d’un ronge luisant, et que l’empereur les qualifie, et tous ses autres parens, de kin-tchi-pao-tsé, qui signifie branches d’or et feuilles précieuses ; titre un peu déplacé dans des gens qui souvent n’ont point de pain.

Les parens de l’empereur du côté des femmes sont de deux sortes : les uns descendent des filles, et ne passent point pour des princes du sang, ni même pour appartenir à sa famille ;