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porte le titre à d’impératrice : les deux autres ont des palais séparés.

La résidence des fils de l’empereur, avant leur mariage, est le palais impérial. Lorsqu’ils sont mariés, l’usage est de les envoyer dans quelques-unes des principales villes des provinces, qui ont des palais pour les recevoir. Le Comte, qui vit trois de ces palais, les trouva très-grands, très-beaux, et d’une magnificence surprenante, quoique fort inférieurs à celui de Pékin. Ils contiennent, les uns dix, d’autres douze, et quelques-uns un plus grand nombre d’appartemens, avec d’autres palais séparés de chaque côté, et une double enceinte de murs. Lorsque l’empereur envoie dans un de ces palais son second ou son troisième fils, il lui donne le titre de roi. Khang-hi donna ainsi le titre de Cho-vang, ou de roi de Cho, à celui qui fut envoyé à Ching-tou-fou, capitale de Sé-chuen, parce qu’anciennement cette province se nommait Cho. Chacun de ces rois a mille eunuques pour lui servir de cortége, pour administrer ses affaires et pour recevoir ses revenus ; mais ils ne prennent aucune part aux affaires publiques de la province : seulement les mandarins sont obligés de s’assembler quatre fois l’année au palais du jeune prince, pour lui rendre leur hommage, comme ils le rendent à l’empereur dans la capitale de l’empire, avec cette seule différence qu’ils donnent au dernier le titre de van-soui, c’est-à-dire, dix mille ans, au lieu qu’on n’accorde à