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du charbon et de la paille. Le même usage s’observe à l’égard de ceux qui sont appelés à la cour, ou envoyés de là dans les provinces. Ils sont servis et défrayés sur la route. On leur fournit des barques, des chevaux, des voitures et des logemens, qui sont entretenus aux frais de l’empereur. Le nombre des troupes qu’il tient à sa solde monte à plus de sept cent soixante-dix mille hommes ; il entretient de même cinq cent soixante-cinq mille chevaux, pour remonter la cavalerie et pour l’usage des postes et des courriers qui portent ses ordres et ceux des tribunaux de chaque province.

Quoique ce qui vient par eau des provinces méridionales suffise pour fournir à la consommation de Pékin, on appréhende si fort que la quantité ne réponde pas aux besoins, qu’on entretient constamment à Pékin des magasins de riz pour trois ans.

Le nombre des femmes et des concubines de l’empereur est si grand, qu’il est difficile de le bien connaître, d’autant plus qu’il n’est jamais fixé : elles ne paraissent qu’aux yeux du monarque. À peine tout autre homme oserait-il en demander des nouvelles. Magalhaens fait monter le nombre des concubines à trois mille. On les nomme kong-ngus, ou dames au palais ; mais celles pour qui l’affection de l’empereur est déclarée particulièrement, portent le nom de ti, qui signifie presque reines. Il leur donne, quand il lui plaît, des joyaux qu’elles portent à la tête ou sur la poitrine,