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pereur, ne cessent pas de se faire entendre pendant la marché, et cette procession est fermée par un grand nombre de pages et de valets de pied. Telle était autrefois la pompe impériale ; mais aujourd’hui que l’empereur se fait voir plus souvent hors de son palais, son cortége est moins nombreux.

Tous les ambassadeurs des puissances étrangères sont défrayés aux dépens de l’empereur, qui leur fournit des chevaux, des barques, des litières, et toutes les voitures nécessaires pour le voyage. Ils sont logés dans un palais, où l’empereur leur envoie de deux jours l’un, en témoignage d’estime et d’amitié, des mets de sa table. Nous avons déjà remarqué cette ridicule vanité des Chinois, qui affectent de compter parmi les tributaires de l’empire tous les princes qui leur envoient des députés, pour quelque cause que ce soit. Les Russes n’ont pas eu peu de peine à faire changer ce terme en leur faveur, et leur ambassade n’en a pas moins été regardée comme un hommage. La géographie des Chinois est adaptée à cette chimère ; car, supposant la terre carrée, ils prétendent que la Chine en occupe la plus grande partie, et que le reste des hommes est relégué dans les coins. Il vaudrait mieux être meilleur géographe, et moins sottement orgueilleux.

Le revenu de l’empereur est immense ; mais il n’est pas aisé de déterminer au juste à quelles sommes il se monte, parce que le tribut annuel se paie partie en argent, partie en nature : il se