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rarement de son palais, à moins que ce ne soit pour la chasse, pour prendre l’air, pour se divertir dans ses parcs et ses jardins, pour sacrifier au temple de Tien, ou pour faire la visite des provinces. Dans ces occasions, il est toujours accompagné d’un grand nombre de seigneurs et de gardes, tous à cheval. Son train, ses armes, le harnais de ses chevaux, les parasols, les éventails, et les autres marques de la dignité impériale, tout est brillant autour de lui. S’il ne sort que pour la chasse ou pour prendre l’air, toute la cavalcade est composée d’environ deux mille personnes. Les princes et les seigneurs vont à la tête, suivis des premiers ministres et des grands mandarins ; ils marchent le long des maisons, en laissant le milieu de la rue fort ouvert. On voit paraître après eux vingt-quatre étendards de soie jaune, brodés de dragons en or, qui sont suivis de vingt-quatre parasols et d’autant d’éventails de la même couleur, tous fort riches et d’un travail curieux. Les gardes du corps sont vêtus de jaune, chacun avec une sorte de casque et une espèce de javelot ou de demi-pique dorée, terminée en haut par la figure d’un soleil, ou d’un croissant, ou de la tête de quelque animal. Douze valets de pied, vêtus de la même livrée, portent sur leurs épaules le magnifique fauteuil de l’empereur. En divers endroits du chemin, il se trouve d’autres porteurs pour relever les premiers. Une troupe de musiciens, de trompettes et d’autres instrumens qui accompagnent l’em-