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mille, conservant le reste pour le service le plus intérieur du palais. Cependant cette monstrueuse espèce parvint, par ses flatteries et son adresse, à gagner les bonnes grâces du jeune Chun-tchi, et se rétablit presque entièrement dans son ancienne autorité : après la mort de ce prince, les quatre régens tartares se défirent encore de cette peste. Les eunuques, privés de leur crédit, furent réduits à trois cents, pour servir le jeune monarque, les reines, sa mère et sa grand’mère, dans les offices les plus bas.

L’empereur paraît en public vêtu d’une longue robe jaune ou verte, qui lui couvre jusqu’aux pieds. Le fond en est de velours, brodé d’une multitude de petits dragons qui ont cinq griffes à chaque pied. Deux gros dragons, avec leurs corps et leurs queues entremêlés, remplissent des deux côtés le devant de la poitrine ; ils sont dans une attitude qui les ferait croire près de saisir avec leurs dents et leurs griffes une fort belle perle qui paraît descendre du ciel.

La livrée impériale est jaune, et tout ce qui appartient à l’empereur est de la même couleur, sans excepter ses dragons à cinq griffes, qui se nomment long, et sa cotte-d’armes, qui est telle encore que l’empereur Fo-hi la porta le premier. Personne n’oserait prendre ni l’un ni l’autre sans sa permission ; mais tout le monde peut orner son habit d’un dragon à quatre griffes, qui s’appelle mang. L’empereur sort