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qui appartiennent au tribunal nommé Nui-yuen.

Une des principales marques de l’autorité souveraine est le sceau qui s’appose aux actes publics et aux décisions des tribunaux. Le sceau impérial est une pierre carrée d’environ douze pouces : elle est de jaspe, qui est fort estimé à la Chine. Nul autre que l’empereur n’a le droit d’employer le jaspe à cet usage ; les Chinois l’appellent yu-ché, et le tirent de In-yu-chan, qui signifie la montagne du sceau d’agate, de laquelle ils racontent une infinité de fables. L’empereur date ses lettres, ses décrets et tous les actes publics, de l’année de son règne et du jour de la lune.

Les sceaux d’honneur qu’on donne aux princes sont d’or. Ceux des vice-rois, des grands mandarins ou des magistrats du premier ordre, sont d’argent ; et ceux des mandarins ou des magistrats inférieurs ne sont que de cuivre ou de plomb, plus ou moins grands, suivant l’élévation de leurs dignités. Lorsqu’un sceau commence à s’user, ils doivent en donner avis au tribunal qui leur en accorde un autre, mais qui les oblige à rendre le vieux. Depuis que les Tartares sont établis à la Chine, les caractères gravés sur ces sceaux sont mêlés de chinois et de tartare, de même que chaque tribunal est composé d’un mélange des deux nations. Quand l’empereur envoie des commissaires dans les provinces pour observer la conduite des gouverneurs, des ma-