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cise comme tant d’autres. Ce qui est certain, c’est que la plus ancienne éclipse observée par les mathématiciens chinois se trouve placée sous le règne de Chang-kang, quatrième empereur de la première dynastie, deux mille cent cinquante-cinq ans avant Jésus-Christ, suivant le calcul des astronomes européens ; d’où l’on peut conclure que cet empire n’a guère moins de quatre mille ans d’ancienneté. Son étendue et ses dépendances se sont accrues avec le temps.

La province de Yun-nan est une conquête des derniers siècles. Dans celle de Fo-kien, l’ancien langage du pays existe encore. La race impériale qui possède aujourd’hui le trône a joint à l’empire toute la Tartarie orientale, ou le pays des Tartares mantchous, et une grande partie de l’occidentale, qui comprend le pays des Mogols et celui des Kalkas. La Chine, proprement dite, peut avoir cinq cents lieues de longueur sur une largeur à peu près égale. D’ailleurs on compte parmi ses tributaires plusieurs royaumes, tels que la Corée, le Tonkin, la Cochinchine, Siam, qui sont plus ou moins dépendans, selon que le gouvernement chinois a plus ou moins de force ou de faiblesse.

Il paraît que la constitution du gouvernement chinois est telle, qu’elle ne peut guère s’altérer comme celle des autres états. Elle a du moins passé par une grande épreuve, puisqu’elle a résisté deux fois à la conquête, et