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Il partagea ses disciples en quatre classes : la première fut composée de ceux qui devaient cultiver leur esprit par la méditation. La seconde classe comprenait ceux qui devaient étudier l’éloquence et composer des discours éloquens et persuasifs. L’objet de la troisième classe était d’étudier les règles d’un bon gouvernement, d’en faire prendre une juste idée aux mandarins, et de leur enseigner à s’acquitter dignement des emplois publics ; enfin ceux qui devaient écrire sur les principes de la morale formaient la dernière classe.

Comme les actions de Cong-fou-tzée ne démentaient jamais ses maximes, et que par sa gravité, sa modestie, sa douceur et sa frugalité, par son mépris pour les plaisirs terrestres, et par une vigilance continuelle sur sa conduite, il était lui-même un exemple des préceptes qu’il donnait dans ses écrits et dans ses discours, les princes tâchèrent, à l’envi l’un de l’autre, de l’attirer dans leurs états. Le roi de Tcheou fut un de ses plus zélés admirateurs ; mais, après la mort de ce prince, l’envie de ses courtisans exposa Cong-fou-tzée à devenir le jouet d’une populace insensée, que quelques chansons satiriques avaient soulevé contre lui ; il parut insensible à cette injure. Sa fermeté éclata encore davantage lorsqu’un des principaux officiers de l’armée qui le haïssait, sans jamais en avoir reçu d’offense, leva son épée pour lui donner le coup mortel. Il n’en parut pas ému ; il rassembla ses disciples que la