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pour l’apaiser, et de faire appeler promptement un certain bonze : si les prédictions se trouvent fausses, le peuple se contente de dire : Cet homme entend mal son métier.

Le second usage qui entretient l’aveuglementdes Chinois consiste dans le po-coua ou le ta-coua, c’est-à-dire l’art de consulter les esprits. Il y a plusieurs méthodes établies pour cette opération ; mais la plus commune est de se présenter devant une idole, et de brûler certains parfums, en frappant plusieurs fois la terre du front. On prend soin de porter près de la statue une boîte remplie de petits bâtons, d’un demi-pied de longueur, sur lesquels sont gravés des caractères énigmatiques, qui passent pour autant d’oracles. Après avoir fait plusieurs révérences, on laisse tomber au hasard un des petits bâtons, dont les caractères sont expliqués par le bonze qui préside à la cérémonie. Quelquefois on consulte une grande pancarte qui est attachée contre le mur, et qui contient la clef des caractères. Cette opération se pratique à l’approche d’une affaire importante, d’un voyage, d’une vente de marchandises, d’un mariage, et dans mille autres occasions, pour le choix d’un jour heureux, et pour le succès de l’entreprise.

La troisième source d’ignorance et la plus profonde, quoique la plus ridicule, est le fong-choui, autre opération mystérieuse qui regarde la position des édifices, et surtout celle des tombeaux. Fong-choui signifie vent