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rieur de ces sociétés en est comme le maître ; il a sous lui quantité de disciples, qui portent le nom de tou-ti ; comme il est distingué lui-même par le titre de ssée-fou, qui signifie père docteur.

La pratique du jeûne est un voile excellent pour couvrir tous les désordres d’une vie libertine, et pour se faire à peu de frais une grande réputation de sainteté ; mais s’ils en imposent aux esprits crédules, le père Duhalde assure qu’ils ne font pas la même impression sur les Chinois bien élevés. Les bonzes, dit-il, quelque apparence de piété qu’ils affectent, sont connus, la plupart, pour des hypocrites qui passent leur vie dans toutes sortes de débauches. Il remarque dans un autre endroit qu’ils sont généralement méprisés des grands, et qu’étant regardés comme la plus vile partie du peuple, il n’y a point de Chinois d’une naissance honnête qui veuille embrasser leur profession.

On n’a représenté jusqu’ici que la doctrine extérieure de Fo. Les dogmes intérieurs de sa secte passent pour des mystères inconnus, dit-on, à la plupart des bonzes, qui sont trop ignorans et trop stupides pour s’élever jusqu’à cette connaissance. Cette doctrine cependant est précisément celle de Lao-kiun.

La sainteté consiste à cesser d’être et à se replonger dans le néant. Plus on approche de la nature d’une pierre ou d’un tronc d’arbre, plus on touche à la perfection. C’est dans l’in-