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neur de Fo : toutes les dévotes y joignent leurs voix. Lorsqu’elles ont fait retentir assez longtemps les noms O-mi-to, Fo, et battu sur de petits chaudrons, elles se mettent à table, et se traitent fort bien. Lecteur, jugez, comparez, et profitez.

Aux jours solennels, le lieu de l’assemblée est orné de plusieurs images et de peintures grotesques, qui représentent les tourmens de l’enfer sous mille formes différentes. Les prières et les jeûnes durent sept jours, et le grand bonze est assisté par d’autres bonzes inférieurs qui joignent leurs voix à la sienne. Dans cet intervalle, leur principal soin est de préparer et de consacrer des trésors pour l’autre monde. On construit dans cette vue un petit palais de papier peint et doré, où l’on fait entrer toutes les parties qui composent une maison. On les remplit d’une infinité de boîtes de carton peintes et vernies, qui contiennent encore du papier doré et argenté. Ces mystérieuses bagatelles doivent servir à préserver les dévotes des châtimens terribles que le Yen-vang, ou le roi de l’enfer, exerce sur ceux qui n’ont rien à lui offrir. On met à part une certaine somme pour gagner les officiers de ce redoutable tribunal ; le reste est destiné, avec la maison, à se loger, à se nourrir, et à se procurer quelque emploi dans l’autre monde.

Les hommes ont, comme les femmes, des assemblées où les bonzes président, et qu’ils appellent tcha-tchays, ou jeûneurs. Le supé-