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et le jour sur leurs tribunaux, se privent de chair et de vin, etc. L’empereur même reste seul dans son palais, à l’est de la grande salle impériale.

La secte des Tao-tsé reconnaît pour fondateur un philosophe nommé Lao-kiun. Ses disciples, ne sont pas apparemment des philosophes, puisqu’ils assurent qu’il demeura quatre-vingts ans dans le sein de sa mère, et qu’il lui coûta la vie en s’ouvrant un passage par son côté gauche. Ses ouvrages subsistent encore, mais fort altérés par ses disciples. Cependant ils contiennent des maximes et des sentences, comme on en trouve partout, sur les vertus morales ; sur la fuite des honneurs et le mépris des richesses, sur l’élévation de l’âme, qui, dédaignant les choses terrestres, se suffit à elle-même. Entre ses principes, on en remarque un qu’il répétait souvent, surtout lorsqu’il parlait de la production du monde : « Le Tao, c’est-à-dire, la raison éternelle a produit un ; un a produit deux ; deux ont produit trois ; et trois ont produit toutes choses. » Duhalde voudrait en conclure que Lao-kiun avait quelque connaissance de la Trinité : on a déjà dit cela de Platon ; mais c’est une contradiction manifeste. Dès que la Trinité est un mystère qui confond la raison, même après avoir été révélé, comment peut-il être deviné ou pressenti d’avance par la raison ?

Les principes moraux de ce philosophe et