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contrées de l’Inde, où l’idée grossière et imparfaite qu’on se formait de la Divinité jeta le peuple par degrés dans l’usage d’attribuer le titre de Dieu à leurs héros. Quelque vénération que les Chinois aient eue pour leurs plus grands empereurs, ils n’ont jamais rendu l’adoration qu’au souverain Être ; et quoiqu’ils aient fait éclater leur estime et leurs respect pour les grands hommes qui se sont distingués par leurs rangs, leurs vertus et leurs services, ils ont mieux aimé conserver leur mémoire par des tablettes, suspendues à leur honneur, qui portent leurs noms avec un court éloge, que par des peintures ou des statues qui les auraient pu conduire a l’idolâtrie. Cependant les troubles qui s’élevèrent dans l’empire, les guerres civiles qui le divisèrent, et la corruption des mœurs qui devint presque générale, avaient entièrement banni l’ancienne doctrine, lorsque le philosophe Confucius vint la ranimer en rendant aux anciens livres leur réputation et leur autorité.

Magalhaens observe que les Chinois ont quatre principaux jeûnes, qui répondent aux quatre saisons de l’année. Ces pénitences nationales durent trois jours avant les sacrifices solennels. Lorsqu’ils veulent implorer la faveur du ciel dans les temps de perte et de famine, dans les tremblemens de terre, dans les inondations extraordinaires, et dans les autres calamités publiques, les mandarins vivent séparés de leurs femmes, passent la nuit