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Être, est le créateur de tout ce qui existe, qu’il est indépendant et tout-puissant ; qu’il connaît tout, jusqu’aux plus intimes secrets du cœur ; qu’il veille sur la conduite de l’univers, où il n’arrive rien sans son ordre ; qu’il est saint ; qu’il ne considère que la vertu dans les hommes ; que sa justice est sans bornes ; qu’il exerce des punitions signalées sur les méchans, sans épargner les rois qu’il dépose dans sa colère ; que les calamités publiques sont des avertissemens qu’il emploie pour exciter les hommes à la réformation des mœurs ; mais qu’il y fait succéder encore des actes de bonté et de miséricorde ; que les prodiges et les apparitions extraordinaires sont d’autres avis par lesquels il annonce aux empires les malheurs dont ils sont menacés, afin que les hommes reviennent à lui par le changement de leurs mœurs, qui est la plus sûre voie pour apaiser son indignation. On cite plusieurs passages des livres chinois où ces principes paraissent bien établis. Observons, en passant, que ces livres, qui établissent la religion naturelle, admettent les prodiges et les apparitions, que le système du pur théisme a coutume de rejeter.

Les empereurs ont toujours regardé comme un devoir d’observer les anciens rites, et se sont crus obligés ; en qualité de chefs, d’en exercer les principales fonctions. Ils sont empereurs pour le gouvernement, maîtres pour l’instruction, et prêtres pour les sacrifices.