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non-seulement parce que la langue chinoise manque de certains sons qui se trouvent dans d’autres langues ; mais encore parce que les caractères chinois expriment des paroles, au lieu d’exprimer de simples sons, ou, si l’on veut, parce qu’ils expriment le son de plusieurs lettres ensemble. Cependant il faut en excepter les voyelles, dont chacune a son caractère particulier. Comme tous les mots de cette langue sont de simples syllabes, et que leur nombre n’est que de trois cent trente, il est clair que les caractères chinois ne peuvent exprimer un plus grand nombre de syllabes en aucune autre langue, et qu’un quart de ces caractères étant d’une nature qui n’a rien de semblable en aucun autre lieu, ils ne peuvent exprimer par conséquent plus de deux cent cinquante syllabes étrangères. Lorsqu’ils veulent écrire ou prononcer quelque mot européen dont les syllabes ne se trouvent pas dans les trois cent trente mots de leur langue, ils emploient ceux qui en approchent le plus. Par exemple, au lieu de Hollande, ils prononcent Go-lan-ki ; ils prononcent Ho-cul-se-te-in, au lieu d’Holstein ; So-tu-yao-ko-culma, au lieu de Stockholm ; et Oli-che-ye-si-che, au lieu à d’Alexiovitz.

La difficulté devient d’autant plus grande, qu’ils n’ont pas les lettres b, d, r, x et z, qui reviennent souvent dans les langues de l’Europe. Ils expriment ordinairement le d comme le t, par ki ; ils emploient p pour b ;