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doivent entendre, mais qui ne sert plus à présent que pour les titres, les inscriptions, les sceaux et les devises. Ils ont aussi une écriture courante, qu’ils emploient dans les contrats, les obligations et les actes de justice, comme les Européens ont un caractère particulier pour les procédures. Enfin ils ont une espèce de notes ou de caractères d’abréviations, qui demande une étude particulière à cause de la variété de ses traits, et qui sert à recueillir promptement tout ce que l’on veut écrire.

Quoique toutes ces observations présentent beaucoup de difficultés dans le langage chinois, et que plusieurs missionnaires en jugent effectivement l’étude ennuyeuse, pénible, et d’une longueur infinie, d’autres en ont parlé fort différemment. Magalhaens, par exemple, assure qu’il s’apprend avec plus de facilité que le grec, le latin, et toutes les langues de l’Europe ; plus facilement, dit-il encore, que les langues des autres pays où les jésuites sont employés dans les missions. Il prétend qu’avec une bonne méthode et un travail assidu on peut, dans l’espace d’un an, entendre et parler fort bien la langue chinoise. Les missionnaires, ajoute le même auteur, y firent tant de progrès dans l’espace de deux ans, qu’ils se rendirent capables de confesser, de catéchiser, de prêcher et de composer aussi facilement que dans leur langue naturelle, quoique la plupart fussent d’un âge avancé. Voilà ce que dit Magalhaens ; mais il est permis d’en douter.