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mille caractères, et dont les savans font usage pour lire ou écrire, et pour entendre ou composer leurs livres. Ils ont recours au grand, lorsque le petit ne leur suffit pas. C’est ainsi que les missionnaires ont recueilli tous les termes qui peuvent servir à l’instruction du peuple, pour se faciliter les moyens d’exercer leur ministère.

Clément d’Alexandrie attribue trois sortes de caractères aux Égyptiens : le premier, qu’il appelle épistolaire, ressemble, dit-il, aux lettres de notre alphabet ; le second est le sacerdotal, qui sert pour les écrits sacrés, comme les notes pour la musique ; le troisième, qui est l’hiéroglyphique, n’est employé que pour les inscriptions publiques sur les monumens. Il y a deux méthodes pour le dernier : l’une par des images exactes, qui représentent ou l’objet même, ou quelque chose qui en approche beaucoup ; c’est ainsi qu’on emploie le croissant pour exprimer la lune : l’autre par des symboles et des figures énigmatiques, telles qu’un serpent en forme de cercle avec sa queue dans sa gueule, pour signifier l’année ou l’éternité. Les Chinois ont toujours eu, comme les Égyptiens, divers caractères symboliques. Au commencement de leur monarchie, ils se communiquaient leurs idées en traçant sur le papier les images naturelles de ce qu’ils voulaient exprimer : par exemple, un oiseau, une montagne, un arbre, pour signifier exactement les mêmes choses. Cette méthode était fort im-