Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 9.djvu/213

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la raison est un guide que l’on doit suivre. Il déplore le misérable état du genre humain, qui s’attache si peu au milieu ; il explique en quoi il consiste : il prétend que, si cette science est difficile dans la spéculation, elle est aisée dans la pratique ; mais, malgré l’autorité de Confucius, tous les hommes croiront le contraire : Video meliora, proboque : deteriora sequor, est la devise de presque tous les hommes.

Le Lun-yu, ou le livre des Sentences, troisième livre du second ordre, est divisé en vingt articles, dont le dixième est employé au récit que les disciples de Confucius font de la conduite de leur maître ; et les autres, en questions, en réponses et en maximes de ce philosophe ou de ses disciples, sur les vertus, les bonnes œuvres et l’art de bien gouverner ; cette collection est remplie de sentences morales, qui ne cèdent rien à celles des sept sages de la Grèce, Confucius déclare « qu’il est impossible qu’un flatteur ait de la vertu ; que le sage ne s’afflige point d’être peu connu des hommes, mais qu’il regrette de ne les pas connaître assez (cette pensée est en effet très-belle, et il y en a peu d’un plus grand sens) : que l’homme sage ne se propose que la beauté de la vertu, et que l’insensé ne pense qu’aux plaisirs. » Duhalde nous donne plusieurs extraits de ce volume.

Le quatrième livre se nomme Meng-tsée, ou Livre du docteur Meng. Ce philosophe était parent des rois de Lou et disciple de