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reste de la terre, excepté les Indes, était ignorant et barbare.

Le Tchun-tsiou, ou le quatrième livre canonique du premier ordre, ne fut point admis avant le règne de la race des Han. Il avait été composé du temps de Confucius, c’est-à-dire long-temps après les trois autres. Quelques-uns l’attribuent même à ce philosophe ; mais cette opinion est rejetée du plus grand nombre : les uns croient qu’il contient l’histoire du royaume de Lou, où Confucius naquit, et qui porte aujourd’hui le nom de Chan-tong ; d’autres le regardent comme un abrégé de ce qui s’était passé dans les différens royaumes dont la Chine était composée avant qu’ils fussent réunis par Tsin-tchi-hoang. C’est par cette raison que d’habiles gens auraient souhaité qu’il fut rangé dans la seconde classe des livres canoniques. Cependant les Chinois en font un cas extraordinaire : on y trouve le récit des actions de plusieurs princes, avec la peinture de leurs vices et de leurs vertus. Son titre est le Printemps et l’Automne, par allusion à l’état florissant de l’empire sous un prince vertueux, et à sa décadence sous un mauvais prince.

Le Li-ki, ou Recueil des Lois, des Devoirs et des Cérémonies de la vie civile, forme le cinquième livre canonique, en douze livres, compilé de divers ouvrages des anciens. Quoiqu’il soit attribué à Confucius, on croit que le principal auteur fut Tcheou-ong, frère