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hi, nommé le père des sciences et du bon gouvernement, qui, pour donner plus de réputation à ses figures, prétendit les avoir vues sur le dos d’un dragon qui s’éleva d’un lac ? C’est même depuis ce temps que les empereurs ont pris un dragon pour armes. Ce qui a le plus contribué à la réputation de l’I-king, c’est la tradition établie qu’il fut sauvé du feu, dans la destruction générale de tous les monumens littéraires, qui arriva par l’ordre de l’empereur Tsin-chi-Hoang-ti, environ deux cents ans après Confucius, et avant Jésus-Christ. Cette réputation n’a fait qu’augmenter par les éloges des écrivains de tous les siècles, qui ont supposé l’I-king rempli d’excellentes maximes de politique et de morale, quoiqu’en effet ils ne connussent point ce qu’il contient, et que ce ne soit peut-être, selon quelques-uns, qu’un essai fait au hasard pour ranger deux sortes de lignes dans toutes les combinaisons qu’elles peuvent recevoir.

Le second des cinq principaux livres canoniques se nomme Chou-king, c’est-à-dire livre qui parle des anciens temps. Il est divisé en six parties, dont les deux premières contiennent les plus mémorables événemens du règne des anciens empereurs Yao, Chun et Yu, qui passent pour les législateurs et les héros de la nation chinoise. Yu fut le fondateur de la famille de Hyao, première dynastie impériale, qui commença deux mille deux cents ans avant Jésus-Christ, et qui dura quatre