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riale, est l’ouvrage de Khang-hi, qui a joint ses propres remarques à la plus grande partie des lois.

L’histoire de la Chine forme un très-grand nombre de volumes, comme on doit se le figurer d’une succession d’empereurs qui dure depuis quatre mille ans, et du détail des circonstances où les auteurs sont entrés sur chaque événement. Les Chinois ont aussi des histoires particulières, ou des annales de tous les petits rois qui régnaient autrefois dans les provinces, écrites avec la même impartialité et le même détail que celle des empereurs. Enfin quantité d’auteurs ont écrit l’histoire de leur temps et celle des révolutions de leur empire. Aussi l’étude de l’histoire est-elle devenue parmi eux une occupation assez pénible, qui demande beaucoup de mémoire et de constance pour démêler une si grande variété d’événemens, et se mettre en état d’en faire l’application aux nouveaux incidens qui peuvent survenir, soit qu’il s’agisse seulement d’en juger, soit que l’on veuille en faire usage pour soutenir une opinion particulière sur quelque point de gouvernement.

Les livres classiques de la Chine contiennent la morale, les lois et l’histoire de l’empire, depuis sa fondation. Ils se réduisent au nombre de cinq, qui portent, par cette raison, le nom d’Ou-king, c’est-à-dire les Cinq livres. C’est proprement l’Écriture Sainte des Chinois, pour laquelle ils n’ont pas moins de respect que les