condition qu’ils ne seront payés qu’après effet du remède.
Les médecins chinois ont prodigieusement approfondi l’étude du pouls. On peut voir dans un traité chinois, qui a pour titre le Secret du pouls, jusqu’où ils étendent les indications qu’ils se flattent d’en tirer. Ils marquent sept espèces de pouls qui annoncent la mort prochaine ; mais ce qui est bien plus remarquable, c’est la doctrine d’un ancien livre sur la manière de calculer par le pouls la durée de la vie.
Malgré de si merveilleuses lumières, ils emploient tous les moyens des charlatans pour s’informer secrètement, avant leurs visites, de la situation des malades ; ils portent l’artifice jusqu’à leur supposer des maladies qu’ils leur procurent eux-mêmes. Le père Le Comte apprit d’un Chinois qu’ayant fait appeler un médecin et un chirurgien pour le guérir d’une fluxion, l’un des deux lui déclara que le mal venait d’un petit ver qui s’était engendré dans la chair, et qui causerait infailliblement la gangrène, s’il n’était chassé promptement : il se vanta d’être le seul qui possédât ce secret ; mais il ajouta qu’il demandait un salaire considérable. Le malade promit une grosse somme d’argent, dont il paya même une partie d’avance : alors cet imposteur composa un emplâtre dans lequel il fit entrer un petit ver ; une heure après, l’ayant tiré d’un air triomphant, il se fit donner le reste de la somme.