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humain, pour rendre compte des maladies et de toutes les altérations de la santé.

Leur véritable science consiste dans la connaissance du pouls et dans l’usage des simples, et les voyageurs racontent des merveilles de leur habileté. Lorsqu’ils sont appelés près d’un malade, ils mettent d’abord un oreiller sous son bras, et, plaçant quatre doigts au long de l’artère, quelquefois doucement, quelquefois avec une pression plus forte, ils examinent long-temps les pulsations, en s’efforçant de distinguer les moindres différences. Le plus ou le moins de vitesse ou de lenteur, de faiblesse ou de force, d’uniformité ou d’irrégularité, leur sert à découvrir la cause de la maladie ; et sans faire la moindre question au malade, ils lui disent s’il a mal à la tête, à l’estomac, au ventre, et si c’est la rate ou le foie qui est affecté ; ils lui annoncent aussi quand il peut espérer du soulagement, quand l’appétit lui reviendra, et quand il sera tout-à-fait délivré de sa maladie. On en rapporte un exemple. « Un missionnaire étant tombé dangereusement malade dans la prison de Nankin, les chrétiens, alarmés pour la vie de leur pasteur, engagèrent un des plus habiles médecins à le visiter. Cet Esculape chinois, après avoir tâté, avec les cérémonies ordinaires, le pouls du malade, lui prescrivit sur-le-champ trois médecines, l’une pour le matin, l’autre pour l’après-midi, et la troisième pour le soir. L’effet en parut si violent, que, le mission-