Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 9.djvu/176

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en démontrèrent très-clairement la nécessité.

À l’égard des autres planètes, dont les places devaient être observées pendant la nuit, Verbiest calcula leur distance des étoiles fixes, et marqua, plusieurs jours avant l’observation, sur un planisphère, en présence de plusieurs mandarins, ces distances à l’heure fixée par l’empereur. Le temps annoncé pour l’observation étant arrivé, il fit porter ses instrumens à l’observatoire, où les mandarins s’étaient assemblés en fort grand nombre. Là, tous les spectateurs furent convaincus par la justesse de ses opérations que les calendriers de l’astronomie arabe étaient remplis d’erreurs. L’empereur, informé de ce résultat voulut que l’affaire fût examinée dans son conseil ; mais les astronomes Yang-quang-sien et U-ming-uen, dont les calendriers avaient été censurés, obtinrent, contre l’usage, la permission d’y assister ; et, par leurs artifices, ils trouvèrent le moyen de partager les suffrages de l’assemblée.

Les mandarins, qui étaient à la tête du conseil, ne purent supporter avec patience que l’astronomie chinoise fût abolie pour faire place à celle de l’Europe ; ils soutinrent que la dignité de l’empire ne permettait pas des altérations de cette nature, et qu’il valait mieux conserver les anciennes méthodes avec leurs défauts que d’en introduire de nouvelles, surtout lorsqu’il fallait les recevoir des étrangers. Ils firent honneur aux deux astronomes