née ; et par le moyen d’une perpendiculaire tirée du haut de cette planche jusqu’à la table, il marqua le point duquel il devait commencer à compter la longueur de l’ombre, qui, suivant son calcul, devait être le jour suivant, à midi, de seize pieds six minutes et demie. Le soleil approchait alors du solstice d’hiver, et par conséquent les ombres étaient plus longues que dans aucun autre temps de l’année.
Le soleil ne manqua point, à l’heure annoncée, de tomber sur la ligne transversale que le missionnaire avait tracée sur la table pour marquer l’extrémité de l’ombre. Tous les mandarins en parurent extrêmement surpris.
L’empereur, ayant pris beaucoup de plaisir au récit qu’on lui fit de cette première observation, ordonna qu’elle fut recommencée le jour suivant dans la grande cour du palais. Il assigna deux pieds deux pouces pour la longueur du style. Verbiest ayant préparé deux planches, l’une plate et divisée en pieds et en pouces, l’autre perpendiculaire, pour servir de style, porta le lendemain cette machine au palais. Tous les mandarins qui s’y étaient assemblés, voyant que l’ombre, dont la longueur avait été marquée à quatre pieds trois pouces quatre minutes et demie, sur la planche horizontale paraissait fort longue, parce qu’elle ne portait pas encore atteinte sur la planche horizontale, et qu’elle tombait à côté sur la terre, se parlaient à l’oreille et riaient, dans l’opinion où ils étaient que le missionnaire s’était trompé ; mais un peu avant midi,