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métan prit le parti d’avouer qu’il n’avait jamais su la méthode du père Verbiest. L’empereur en fut informé ; et dans le ressentiment qu’il eut de tant d’impudence, il aurait fait punir sur-le-champ cet imposteur, s’il n’eût jugé à propos de remettre son châtiment après l’expérience des missionnaires, pour le convaincre aux yeux mêmes de ses protecteurs. Il ordonna au missionnaire de faire son opération à part pendant le reste du jour, et aux ko-laos de se rendre le lendemain à l’observatoire pour remarquer la longueur de l’ombre à l’heure précise de midi.

Il y avait à l’observatoire un pilier carré en bronze, haut de huit pieds trois pouces, élevé sur une table de même métal, longue de dix-huit pieds et large de deux, sur un pouce d’épaisseur. De la base du pilier, cette table était divisée en dix-sept pieds, chaque pied en dix pouces, et chaque pouce en dix minutes. Autour des bords était un petit canal, creusé dans le cuivre, large d’un demi-pouce sur la même profondeur, et rempli d’eau pour assurer la table dans une position parallèle. On s’était servi anciennement de cette machine pour déterminer les ombres méridiennes ; mais le pilier s’était courbé, et sa position ne formait plus un angle droit avec la table.

La longueur du style ayant été fixée à huit pieds quatre pouces et neuf minutes, Verbiest attacha au pilier une planche unie, parallèle à l’horizon, précisément à la hauteur détermi-