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Dans les petits fourneaux la porcelaine demande à être tirée, lorsque, regardant par l’ouverture d’en haut, on voit jusqu’au fond toutes les porcelaines rouges par le feu qui les embrase ; que les pièces placées en piles peuvent être distinguées l’une de l’autre, que celles qui sont peintes commencent à paraître unies, et que les couleurs sont incorporées avec la terre comme le vernis s’incorpore avec l’azur fin par la chaleur des grands fourneaux. À l’égard de la porcelaine qui cuit pour la seconde fois dans de grands fourneaux, on juge que sa cuite est parfaite, 1o. lorsque les caisses sont rouges de chaleur ; 2o. lorsque la flamme commence à devenir blanche ; 3o. lorsque, après avoir tiré une pièce des caisses supérieures, et l’avoir laissée refroidir, le vernis et les couleurs satisfont l’ouvrier ; 4o. lorsque le sable devient luisant au fond de la fournaise. D’Entrecolles fut surpris de ce qu’après avoir vu brûler un jour cent quatre-vingts charges de bois à l’entrée du fourneau, il ne resta point le lendemain de cendres dans le foyer.

Les cuites ne réussissent pas toutes heureusement. Il arrive assez souvent qu’une fournée entière manque, et qu’il ne reste de la porcelaine et des caisses qu’une masse informe et fort dure. Un trop grand feu, ou des caisses mal conditionnées peuvent tout ruiner. Il n’est pas aisé de régler le feu, parce que les moindres variations de l’air agissent immédiatement sur le bois, sur l’action du feu,