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che d’osier, qui peut même brûler dans le fourneau sans que la porcelaine en souffre. On prend soin qu’il ne soit pas rempli de caisses neuves, et que la moitié du moins ait déjà passé par le feu. Celle-ci sont placées en haut et en bas des piles, et les neuves au milieu.

On bâtit les fourneaux à l’extrémité d’un long vestibule qui sert tout à la fois de magasin et de soufflets, c’est-à-dire au même usage que l’arche dans les verreries. Ils n’avaient autrefois que six pieds de haut et de large ; ils ont aujourd’hui deux toises de hauteur, et presque le double de largeur. La voûte se rétrécit à mesure qu’elle approche du grand soupirail : elle est d’une telle épaisseur, aussi-bien que le corps du fourneau, qu’on peut marcher dessus sans être incommodé du feu. Outre cette ouverture, les fournaises ont par le haut cinq ou six trous, comme autant d’yeux, qui sont couverts de pots cassés, pour tempérer le feu par la communication de l’air. Lorsqu’on veut reconnaître en quel état est la porcelaine, on découvre le trou qui est le plus proche du grand soupirail, et l’on ouvre une des caisses avec des pincettes de fer. Si la cuite est assez avancée, on discontinue le feu, et l’on achève de murer pour quelque temps la porte du fourneau. Chaque fourneau a dans toute sa largeur un foyer profond et large d’un ou deux pieds : on le passe sur une planche pour en-