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il était fait d’une sorte de plusieurs pièces de la matière même dont on compose les caisses de la porcelaine : c’étaient de grands quartiers épais d’un travers de doigt, longs d’un pied et demi, et hauts d’un pied, de figure propre à s’arrondir, placés les uns sur les autres, et fort bien cimentés. On les avait rangés dans cet ordre avant de les cuire. D’Entrecolles ajoute que ce fourneau était élevé d’un pied au-dessus de la terre, sur deux ou trois rangées de briques épaisses, mais étroites. Le fourneau était entouré d’une enceinte de briques bien maçonnées, qui avait trois ou quatre soupiraux vers le fond. Entre ce mur d’enceinte et le fourneau, on avait laissé un vide d’environ un demi-pied, excepté dans trois ou quatre endroits, qui, étant remplis, formaient comme les éperons ou les arcs-boutans du fourneau.

On met dans les fourneaux toute la porcelaine qui doit être cuite pour la seconde fois, les tasses en pile l’une sur l’autre, et les petites dans les grandes, mais de manière que les côtés peints ne puissent se toucher, parce que le moindre frottement leur serait nuisible. Lorsqu’elles ne peuvent être placées dans cet ordre, on les met par lits dans le fourneau, de bas en haut, en couvrant chaque rangée de tuiles de la même terre que le fourneau, ou même de caisses destinées à cet usage. On couvre le haut du fourneau de la même sorte de briques dont les côtés sont