développe ensuite toute la beauté de ses nuances.
Au reste, il faut un art extrême pour appliquer l’huile ou le vernis également, et dans la juste quantité que demande cette opération. La porcelaine, mince et légère, reçoit deux couches fort délicates : elle se fendrait à l’instant, si les couches étaient trop épaisses. Ces deux couches sont équivalentes à une seule, qui est la dose ordinaire pour la porcelaine fine, toujours plus forte. La première ne se fait que par aspersion, et la seconde en trempant la pièce. On la tient d’une main, par le côté extérieur, au-dessus du vase de vernis, tandis que de l’autre on arrose légèrement l’intérieur, jusqu’à ce qu’il soit tout-à-fait vernissé. Aussitôt que chaque pièce paraît sèche de ce côté-là, on met la main en dedans ; et la soutenant avec un petit bâton sous le milieu du pied, on la trempe promptement dans le vase. On a déjà fait remarquer que le pied demeure sans forme. En effet, on ne le met sur la roue pour le creuser qu’après que la pièce a reçu le vernis. On peint alors dans le creux un petit cercle, et souvent un caractère chinois ; ensuite, l’ayant vernissé à son tour, on porte la pièce du laboratoire au fourneau pour y être cuite.
5o. Les petits fourneaux peuvent être de fer quand ils sont petits ; mais ordinairement ils sont de terre. Celui que le père d’Entrecolles eut la curiosité de voir était de la hauteur d’un homme et de la largeur du plus grand tonneau :