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droite ligne depuis plus de deux mille ans : elle descend d’un neveu de cet homme célèbre qui est nommé par excellence Ching-jin-ti-chi-ell, c’est-à-dire neveu du grand homme. En considération d’une si belle origine, les empereurs ont constamment honoré un de ses descendans du titre de kong, qui répond à celui de nos ducs ou de nos anciens comtes. Celui qui porte aujourd’hui ce titre fait sa résidence à Kio-feou-hien, dans la province de Chan-tong, patrie de l’illustre Confucius, qui a toujours pour gouverneur un lettré de la même famille.

Une des principales marques de noblesse entre les Chinois consiste dans les titres d’honneur que l’empereur accorde aux personnes distinguées par leur mérite ; il étend quelquefois cette faveur jusqu’à la dixième génération, en la mesurant aux services qu’on a rendus au public ; il la fait même remonter, par des lettres expresses, au père, à la mère, à l’aïeul et à l’aïeule, qu’il honore chacun d’un titre particulier, sur ce principe d’émulation, que toutes les vertus des enfans doivent être attribuées à l’exemple et aux soins de leurs ancêtres.

L’empereur Khang-hi suivit cette méthode, en 1668, pour récompenser le père Ferdinand Verbiest, jésuite flamand : ce missionnaire ayant fini ses tables des révolutions célestes et des éclipses pour deux mille ans, réduisit ce grand ouvrage en trente-deux volumes de cartes, avec leurs explications, sous le titre à d’As-