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Pour une autre sorte de porcelaine, qui se fait avec du ché-houi-hong, ou du rouge soufflé, on prend un tuyau dont on couvre un bout d’une gaze fine, qu’on applique sur la poudre rouge bien préparée. La gaze prend la poudre ; ensuite soufflant par l’autre bout du tuyau sur la porcelaine, on la voit parsemée à l’instant de petites taches rouges : cette espèce de porcelaine est encore plus chère et plus rare que les précédentes, parce qu’il y a plus de difficulté à la fabriquer. Le bleu se souffle beaucoup plus facilement par la même méthode ; on pourrait parsemer la porcelaine de taches d’or et d’argent, si l’on en voulait faire la dépense. On emploie le tuyau pour souffler aussi le vernis, lorsque la porcelaine est si mince et si délicate, qu’on ne peut la porter que sur du coton. Les manufactures de King-té-tching offrirent à l’empereur Khang-hi quelques services de cette espèce.

Le rouge de tsao-fan, ou de couperose, se fait de la manière suivante : on mêle avec un lyang ou un taël de céruse deux tsyens de ce rouge ; ce mélange se fait a sec, en les passant ensemble dans un tamis ; ensuite on les incorpore avec de l’eau et de la colle commune, réduite à la consistance de celle de poisson ; ce qui fait tenir le rouge sur la porcelaine, et l’empêche de couler. Pour faire du blanc, on joint à un lyang ou une once de céruse, trois tsyens et trois fuens de poudre impalpable d’une pierre transparente, calcinée au feu de