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mêlée avec la couleur, lorsqu’on la fait dissoudre dans de l’eau gommée.

L’huile rouge que les Chinois nomment yeou-li-hong, est composée de grenaille de cuivre rouge et de la poudre d’une certaine pierre ou caillou rougeâtre. Un médecin chrétien assura le missionnaire que cette pierre est une sorte d’alun qu’on emploie dans la médecine : on broie le tout ensemble dans un mortier, en y mêlant de l’urine et de l’huile de pé-yeou ; mais nous ignorons la quantité de ces ingrédiens. Les Chinois en font un secret ; ils étendent leur composition sur la porcelaine, sans employer aucune autre sorte de vernis, avec beaucoup d’attention à empêcher qu’en la faisant cuire elle ne coule au fond du vase. La grenaille de cuivre se fait avec du cuivre et du plomb, séparé des lingots d’argent de bas aloi, qui servent de monnaie. Avant la congélation du cuivre fondu, on trempe légèrement dans l’eau un petit balai, qu’on secoue par le manche pour en faire tomber quelques gouttes sur le cuivre : cette aspersion fait lever sur la surface une pellicule qu’on prend avec de petites pincettes de fer, et qu’on plonge dans l’eau froide. C’est de cette pellicule que se forme la grenaille de cuivre, qui s’augmente en répétant l’opération. On croit que, si la couperose était dissoute dans l’eau forte, cette poudre de cuivre serait encore plus propre à la peinture rouge ; mais les Chinois n’ont point l’art de composer l’eau forte.