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le plus fin s’attache au creuset supérieur : une livre de couperose fournit quatre onces de vernis rouge.

4o. Quoique la porcelaine soit naturellement blanche, et qu’elle acquière encore plus de blancheur par le glacé, on ne laisse pas de la revêtir quelquefois d’un vernis blanc. Il se fait avec la poudre d’un caillou transparent qu’on fait calciner au feu comme l’azur ; sur une once de cette poudre, on met une once de céruse, ou de blanc de plomb pulvérisé, qui entre aussi dans la composition des autres couleurs. Par exemple, pour le vernis vert, on joint à une once de céruse, et à une demi-once de poudre de caillou, trois onces d’un autre ingrédient, que les Chinois nomment thong-hoa-pien, et qui, suivant les informations qu’on a pu se procurer, doit être composé des plus fines scories du cuivre battu au marteau. Le vert, ainsi préparé, devient comme la matrice du violet, qui se fait par l’addition d’une certaine quantité de blanc, et qui est plus ou moins foncé, suivant le degré du vert. Le jaune se fait en mêlant sept dragmes de blanc préparé avec trois dragmes de couperose rouge. Toutes ces couleurs, appliquées sur la porcelaine, après qu’elle a été bien vernissée et bien cuite, ne paraissent point jusqu’à ce qu’elle soit remise au feu. Suivant le livre chinois, l’enduit se fait avec de la céruse, du salpêtre et de la couperose ; mais les ouvriers chrétiens ne parlèrent au père d’Entrecolles que de la céruse