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en est ordinairement voisine : lorsqu’on en voit paraître à la superficie du sol, on est sûr d’en trouver beaucoup plus en creusant ; sa forme dans les mines est celle d’un petit lingot de la grosseur du doigt, mais plus plat que rond. L’azur grossier est assez commun ; le fin est très-rare, et ne se distingue pas facilement à la vue : on le met à l’épreuve en peignant une tasse et la faisant cuire. Si l’Europe produisait ce bel azur et le tsoui, qui est une espèce de violet, elle ne pourrait envoyer de marchandise plus recherchée à King-té-tching : la livre de tsoui s’y vend un taël et huit mas, qui reviennent à neuf francs, une boîte de lyao ou d’azur, qui ne contient que dix onces, se vend deux taëls, c’est-à dire vingt sous l’once.

Le vernis rouge est composé de tsao-fan, ou de couperose ; on en met une livre dans un creuset bien luté avec un autre : au sommet du second est une petite ouverture qu’on couvre de manière qu’il puisse être aisément découvert au besoin : on place autour des charbons allumés ; et pour rendre la réverbération plus ardente, on l’environne de briques ; la matière n’est arrivée à sa perfection que lorsque, la fumée noire ayant cessé, il s’élève une petite vapeur : on prend alors un peu de cette matière qu’on humecte dans l’eau, et dont on fait l’essai sur du bois de sapin : elle doit produire un rouge brillant : on la retire du feu, et, lorsqu’elle est bien refroidie, on trouve au fond du creuset une petite pâte rouge ; mais le rouge