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tent humides ne manquent pas de se fendre : c’est pour parer à cet inconvénient qu’on fait quelquefois du feu dans les laboratoires.

Les moules se font d’une terre jaune et grasse, qui se trouve près de King-té-tching ; on commence par la bien pétrir, et lorsqu’elle est un peu durcie on la bat fortement ; ensuite, lui donnant la figure qu’on se propose, on l’achève sur le tour. Si l’on veut hâter l’ouvrage, on fait un grand nombre de moules, afin de pouvoir employer plusieurs troupes d’ouvriers à la fois : mais, avec un peu de soin, ces moules durent long-temps : s’ils s’altèrent, on peut facilement les réparer.

Les peintres chinois en porcelaine, qui se nomment hoa-pei, ne sont pas plus habiles ni moins gueux que les autres ouvriers ; ils n’ont aucune connaissance des règles. Un Européen qui s’est mêlé quelques mois du même métier en sait ordinairement autant qu’eux : cependant ils ont une méthode de peindre sur la porcelaine, sur les éventails et sur les lanternes d’une gaze très-fine, des fleurs, des animaux et des paysages qui méritent l’admiration.

Le travail de la peinture est divisé, dans la même manufacture, entre un grand nombre d’ouvriers : l’un n’a pour emploi que de former le premier cercle coloré, qui doit être autour des bords ; un autre trace les fleurs qui sont peintes ensuite par un troisième : les uns sont chargés des eaux et des montagnes ; les