Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 9.djvu/106

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prises pour en diminuer l’épaisseur et la rendre transparente, en l’humectant un peu, de peur qu’elle ne se brise, si elle était trop sèche. Quand on la retire de dessus le moule, elle doit être doucement roulée sur ce même moule, sans la presser plus d’un côté que de l’autre, parce qu’autrement elle n’aurait point une parfaite rondeur.

Les grandes pièces de porcelaine se font à deux reprises ; trois ou quatre hommes en soutiennent une partie sur la roue, tandis qu’on leur donne leur forme ; et l’on y joint l’autre partie lorsqu’elle est presque sèche, avec un morceau de la même matière, qui, étant bien humectée dans l’eau, tient lieu de ciment ou de colle : on fait sécher soigneusement le vase entier, après quoi l’on n’a besoin que d’un couteau pour achever de polir la jointure. Elle ne paraît pas moins unie que le reste après avoir été vernissée. On applique de même aux vases les anses, les oreilles, les bas-reliefs, et d’autres parties : c’est surtout ainsi qu’on en use pour les ouvrages cannelés, ceux qui représentent des animaux, des figures grotesques, des pagodes, des brutes, et qui sont commandés par les Européens ; ils consistent en trois ou quatre pièces, qui sont d’abord formées sur des moules, ensuite jointes les unes aux autres, et finies avec des instrumens propres à les creuser et à les polir : on y ajoute différentes couches qui leur manquent en sortant du moule, les fleurs et les ornemens qui paraissent gravés