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une autre sorte de couleur blanche ; mais le ché-kao doit être brûlé pour première préparation ; ensuite, l’ayant broyé, on en tire une créme par la même méthode que celle qu’on emploie pour le hao-ché.

2o. Outre les barques qui arrivent à King-té-ching chargées de pé-tun-tsé, de kao-lin, de hoa-ché, on en voit d’autres qui sont remplies d’une substance blanchâtre et liquide, nommée pey-yeou ou huile de pierre. Elle est tirée d’une pierre fort dure, et l’on fait choix de celles qui sont les plus blanches, et dont les taches sont d’un vert plus foncé. L’histoire de Feou-liang, sans entrer dans un grand détail, dit que la bonne pierre pour l’huile a des taches couleur de feuilles de cyprès, pé-chu-yé-pan, ou des marques rousses sur un fond brunâtre, à peu près comme la linaire, iu-tchi-matang. Lorsque cette pierre est préparée comme le pé-tun-tsé, et que la crème a passé dans le second vase, on jette sur cent livres de cette crème une livre de ché-kao, qu’on a fait rougir au feu, et qu’on a réduit en poudre. C’est comme une espèce de ferment ou de pressure qu’il lui donne sa consistance, quoiqu’on prenne soin de l’entretenir toujours liquide.

Cette huile de pierre ne s’emploie jamais seule ; on la mêle avec une autre qui en est comme l’âme. On fait plusieurs couches de chaux vive réduite en poudre, en y jetant un peu d’eau avec la main, et l’on y entremêle, des couches