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mandarins, et gardé par quelques soldats. Il fit un accueil gracieux aux ambassadeurs, quoiqu’il les fît demeurer d’abord à quelque distance, pour se donner le temps de lire leurs lettres.

Le 29, un nouvel hay-to-nou, accompagné de son vice amiral, vint les prendre à bord pour les conduire à Canton. Étant descendus au rivage, ils furent menés dans un temple, où leurs lettres de créance furent étendues sur une table. Le hay-to-nou leur fit alors diverses questions sur leur voyage, sur leurs vaisseaux, leurs lettres et leurs présens. Il parut surpris qu’ils n’eussent point de lettres pour le tou-tang de Canton, et que celle qui était pour l’empereur ne fût pas renfermée dans une bourse ou dans une boîte d’or. En les quittant, les officiers chinois promirent de se rendre le lendemain à bord pour recevoir les présens.

On les vit paraître en effet le jour suivant dans des barques, avec une suite nombreuse : ils prirent les deux ambassadeurs, leur secrétaire et quatre autres personnes de leur cortége, dans une de leurs barques qui les conduisit à Canton. À leur arrivée, le hay-to-nou et le vice-amiral les quittèrent sans leur adresser un seul mot, et rentrèrent dans la ville. Après les avoir fait attendre environ deux heures à la porte, le vice-roi leur envoya la permission d’entrer. Ils furent conduits dans leur logement, où ils reçurent la visite du pont-sien-sin, ou trésorier de l’empereur,