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s’y établir, en firent bientôt une ville florissante, qui devint un des plus grands marchés de l’Asie. Ils y ont le privilége d’exercer deux fois l’an le commerce à Canton. On lit dans les registres de leur douane que pendant les heureux temps de leur commerce ils tiraient de Canton plus de trois cents caisses d’étoffe de soie, chaque caisse contenait cent cinquante pièces ; deux mille cinq cents lingots d’or, chacun de treize onces, et huit cents mesures de musc, avec une grosse quantité de fil d’or, de toile, de soie écrue, de pierres précieuses, de perles et d’autres richesses.

Le 18, on jeta l’ancre au port de Hey-tamen, lieu fort agréable, et d’une extrême commodité pour le commerce. Une barque chargée de soldats, qui se présenta aussitôt, demanda aux Hollandais, de la part du gouverneur, quel était le motif qui les amenait. Les ambassadeurs lui envoyèrent Louis Baron, leur secrétaire, pour lui expliquer leurs intentions. Il le reçut civilement dans sa chambre de lit ; mais il lui demanda pourquoi les Hollandais s’obstinaient à revenir à la Chine, et s’il ne leur avait pas été défendu de reparaître à Canton.

Six jours après, deux mandarins arrivèrent de cette ville pour examiner les lettres de créance des ambassadeurs ; ils les firent inviter à se rendre dans une maison du gouverneur, qui était un peu plus haut sur la rivière. Le gouverneur parut assis entre les deux